22/7-1/8 Sydney

C'est parti pour un retour violent à la vie citadine ! J'avoue que mon esprit a été "déconnecté" de l'agitation continue d'une ville donc mon arrivée à Sydney a été très étrange. Je suis d'habitude d'une nature très impulsive et dynamique. Genre "Action, réaction", "Faut que ça bouge","Je dois aller là...allez hop, en une heure c'est fait !...". Et là, rien de tout ça. Je voyais, à la gare de trains de Gosford, une foule s'agiter autour de moi sans être concerné ou pris dans cette dynamique. J'allais tranquillement au guichet me renseigner sur l'achat de la carte de transport de Sydney. Première aberration, cette carte n'est pas vendue dans aucune gare !! Il faut aller dans une supérette ou un tabac/distributeur de journaux. Je suppose que c'est pour maintenir de nombreux petits commerces en activité.

La personne de l'ashram qui m'a déposé à la gare m'a parlé d'un restaurant sur Newtown dans la banlieue de Sydney. En fait, la fille d'une des yogis est chef cuistot là-bas. C'est un restaurant communautaire qui "me parle". Je prends donc directement la direction de Newtown sans passer par le centre de Sydney...avec une nonchalance peu commune de ma part. J'arrive à Newtown en fin de matinée et patiente jusqu'à midi pour rencontrer Sian (prononcé Chan). Je passe une heure sur un banc à regarder les gens aller et venir. Comme cela vous ait déjà arrivé, j'imagine la vie de chacun, la conversation que peut avoir deux personnes qui patientent au feu de circulation en face de moi. C'est plaisant de prendre le temps. 

 

Je découvre donc le restaurant "Lentil as anything". En fait, Lucas (rencontré à Christchurch chez Mike) avait déjà parlé de cette communauté de restaurants. Le concept est vraiment génial. Il existe aujourd'hui 6 restaurants en Australie. La cuisine proposée est végane. La moitié des employés sont des bénévoles et l'autre travaille avec une conscience propre à rendre service à la communauté pour une rémunération de base. La plupart des produits utilisés en cuisine proviennent de donations d'entreprise. Enfin, le client "pay as he feels", c'est à dire qu'il paie à hauteur de ses moyens ou ce qu'il pense être juste pour la prestation proposée. Ajouté à cela, le restaurant accueille deux à trois fois par semaine des musiciens. A l'étage, des cours de salsa et des séances de yoga sont proposés gratuitement. Sian a elle aussi étudié à l'ashram et est yogi.

 

Sian

J'ai été tout de suite adopté dans l'équipe. Je venais donner un coup quand je le souhaitais sans contrainte horaire réelle. Tu travaille une, deux, trois heures voire plus. Tu prends une pause quand tu veux et mange ce que tu veux dans la cuisine !! La plupart des cuisiniers n'ont pas vraiment de formation et ont appris sur le tas. J'apprends donc à faire des falafels, du dahl (préparation à base de lentilles). Le week-end, si tu viens travailler pour le petit déjeuner, tu peux te faire des pancakes à volonté !!

Pancakes, crème de myrtille, fraises

Pour dormir, j'ai trouvé pour mes premières nuits un hostel assez particulier. Il accueille essentiellement des étudiants de l'école de barmen de Sydney. On va dire qu'il y a un certain contraste avec les nuits à l'ashram. Je vous fait pas un dessin : très compliqué de dormir correctement ! Je resterai dans cet hostel que deux nuits au final. L'avantage était sa proximité avec le restaurant.

A force de chercher un host pour faire du couchsurfing, je rencontre Kyle, le plongeur du restaurant. Il est ok pour m'héberger quelques nuits mais il préfère demander l'autorisation de son proprio d'abord. Mauvaise idée ! "Pas de problème mais il faudra payer 20$ par nuit !!!!" La blague ! Bref, après réflexion, on décide de tenté le coup. Je serai donc une ombre chez Kyle. Arriver tard et partir tôt pour ne pas attirer l'attention ;)

Mister Kyle

Kyle est vraiment un garçon intéressant et attachant. Il souhaite percer dans le métier d'acteur et enchaîne les castings. A côté, il est donc serveur, plongeur et bricole chez des amis. A force de parler voyage, il me confie son envie de réaliser le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Au bout de trois soirées de discussion, il franchit le pas et achète son billet d'avion pour fin septembre !! Génial !

J'ai trouvé mon rythme de vie durant cette semaine à Sydney en alternant quelques heures de travail au restaurant contre un bon repas. Le reste du temps, je pars en exploration de la mégalopole. Au programme, Opera House, Harbour Bridge et le Circular Quay. Le cliché de Sydney mais ça vaut le coup je trouve.

Harbour bridge & Opera House

Circular Quay

La mouette qui s'invite...

Je consacre ensuite une journée entière à Bondi Beach, la plage des surfeurs. Je m'étais renseigné au préalable sur les différentes formules pour un cours de surf. Cela se fait assez simplement. Je prends un cours de 2h sous le soleil. On est une dizaine "d'élèves" encadrés par deux moniteurs. Ambiance vraiment détendue ! C'est l'hiver mais cela vaut un été en Bretagne ! L'eau est à 17°C donc en combinaison c'est de la rigolade ! Je me rends donc que tenir debout sur la planche ne dépend que de la qualité de tes appuis. Une fois tout ça intégré, j'arrive finalement à rester debout de nombreuses fois. Mais, mine de rien, c'est super crevant ! deux heures de surf me suffisent largement.

Un matin vers 8h, je me lève en me disant : "le temps passe, il serait temps que je parte faire un peu de randonnée. Cela me manque !" J'en parle à Kyle qui me répond du tac au tac : "Blue Mountains". Va donc pour les Blue Mountains. Je décide de partir sur deux jours et de réserver un hostel sur place. Je fais mon sac en 5 minutes. A 9h, je suis dans le train en direction  de Katoomba aux portes du Parc National des Blue Mountains. 

Deux heures de train pour seulement 5$ !! Au programme de la première journée, je dépose une partie de mes affaires à l'hostel en question puis attaque un circuit de 4 heures. Dès l'entrée dans la forêt, la température chute d'un coup de 7-8°C. 

Francesca

Je rencontre Francesca, une italienne en PVT comme moi. On décide de marcher ensemble. C'est une architecte qui a étudié 9 ans en Italie. Mais comme beaucoup, elle ne veut plus faire cette profession et préfère même être serveuse !!! Les jeunes architectes en Italie sont purement exploités et tu ne gagnes quasiment rien ! On se dirige vers la Leura Forest. C'est un climat très humide et ombragé. Face à nous se dresse les montagnes, d'où coulent des cascades, qui tombent à pic et forment un vaste canyon entourant en contrebas une forêt dense. Un panorama intéressant est celui des Three Sisters, trois pics qui se dressent vers le ciel et dominent la vallée.La légende aborigène parle de trois soeurs Meehni, Wimlah et Gunnedoo faisant partie de la tribu de Katoomba. Elles étaient amoureuses de trois hommes de la tribu voisine (Nepean tribe) mais le mariage était interdit. Les hommes décidèrent de kidnapper les soeurs. Une bataille éclata et un ancien transforma les soeurs en pierre pour les protéger. Mais l'ancien fut tué et personne ne put ramener les soeurs à la vie 

The Three Sisters

Retour à l'auberge de jeunesse où je rencontre deux canadiennes Gaby et Michaëla, et un polonais Paweł. On décide rapidement de partir marcher ensemble le lendemain. Cette fois, on se dirige vers le Mount Solitary, un mont à 6 heures de marche au centre de la vallée. Les filles repartent à mi chemin car elles doivent rentrer sur Sydney.  

Gaby, Pawel, Michaëla et bibi

Paweł est prof de sport en Pologne et prend deux mois de vacances ici en Australie. Cela me permet de réviser mon peu de polonais encore en mémoire. On n'ira finalement pas au Mount Solitary : beaucoup trop loin. Lors du déjeuner, en rencontre un couple Will & Lola au sommet d'un énorme rocher. Magnifique panorama à 360° sur l'ensemble du parc des Blue Mountains. J'en profite pour faire un peu d'escalade pour aller prendre le groupe en photo à partir d'un autre rocher.  Un peu technique et avec quelques frayeurs mais ça l'a fait !

 

Au retour, on attaque les Golden stairs, un passage très pentu de marches creusées dans la roche ainsi que d'échelles métalliques. Ca casse les jambes : horrible !  Retour à Katoomba par la route, avec au passage la belle vision d'un visage d'indien dans la roche. Retour à l'hostel pour un échange express de contacts et de photos. Je prends un train pour rentrer sur Sydney dans l'heure qui suit.

Un indien dans la roche !

Dans le train, je rencontre une allemande, Anja et deux mexicaines. Je donne des adresses aux mexicaines pour séjourner en CS à Melbourne et je montre le restaurant "Lentil as anything" à Anja car elle habite elle aussi Newtown. La soirée se termine par les retrouvailles avec Kyle qui, à peine mes affaires déposées, me propose une soirée salsa. Après cela, la résolution est vraiment prise. Je reprends les cours de salsa dès mon retour en France !

Ca y est, arrivé au premier août, j'attaque ma dernière destination de cette année de voyage : Le Vietnam. Mais sachez que mon planning de vol a été plusieurs fois modifié. A la base, je devais quitté Sydney le 2 août au soir pour rejoindre HongKong le 3 août au matin, patienter dans l'aéroport toute la journée et prendre un autre avion pour Hanoi au Vietnam en fin d'après-midi.

En fait, avant d'arriver à l'ashram le 14 juillet, j'avais reçu un mail de la compagnie aérienne indiquant que mon vol Hong Kong-Hanoi du 3 août avait été annulé. On me proposait donc soit un départ le 2 ou le 4. J'accepte un départ le 2 mais j'oublie complètement que je serai encore à Sydney au moment du départ !!! Trop tard ! J'ai donc du contacter la compagnie Cathay Pacific qui gère mon vol Sydney-HongKong. Il est d'ailleurs très compliqué de les joindre que cela soit à HongKong (leur siège social) ou à Sydney. Du coup, je tente un numéro de téléphone français. Bingo ! Un opérateur super sympa au téléphone qui me confirme que je peux sans frais changer la date de mon vol pour la veille ! Ce vol Sydney-HongKong  fait partie de mon billet d'avion aller-retour Paris-Auckland, achetée acheté en février 2014. Arrivé en Nouvelle-Zélande, j'avais modifié mon trajet du retour pour passer par l'Australie mais je gardais bien des garanties pour l'annulation ou le changement de dates sans frais ! Ouf ! Après 3 heures de stress, je me sens mieux.

Trang

Je passe ma dernière soirée à Sydney avec une vietnamienne, Trang. On va ensemble à un match de Footy, c'est du football australien. Un mélange entre le football (soccer) et le rugby. On accroche pas trop mais l'ambiance est vraiment génial. Trang en profite pour m'enseigner le b-a-ba du vietnamien. J'enregistre à sa voix toutes les phrases types à savoir ! Il n'y a plus qu'à les apprendre par coeur ! Après le match, je dois repasser par le restaurant pour récupérer mon sac avant de filer à l'aéroport.

Petite astuce à faire tourner pour ceux qui passent un jour par l'aéroport de Sydney : 13$ sont prélevés sur la carte de transport OPAL pour se rendre du centre jusqu'à l'aéroport. Moi, j'en ai payé ... 3$. Pour passer les tourniquets, il faut que la carte est un crédit minimum de 2,50$ je pense. J'en avais encore 3$. Une fois le tourniquet, tu peux prendre n'importe quel train. Arrivé à l'aéroport, tu "hop off" (tu repasses le tourniquet de sortie avec ta carte). - 10$ s'affiche !!! mais cela ne t'empêche pas de passer le tourniquet ;) Il faut juste ne plus utilisé la carte en question !

Mission Aussiebum : mon frère m'avait demandé de me prendre en photo avec un surfeur australien sur une plage  Sydney. Il fallait que le "beau gosse" en question porte un maillot Aussiebum, marque de maillots et sous-vêtements très tendance dans la communauté gay. Et bien j'ai fait chou blanc ! Mais je ne m'avoue jamais vaincu. J'ai découvert qu'un magasin d'articles Aussiebum se trouvait à l'aéroport de Sydney (le seul en Australie car toute la vente se fait en ligne). J'ai donc acheté avec mes derniers dollars australiens deux maillots de bains pour le frangin !!

Après cette belle journée, une belle nuit de vol m'attend pour rejoindre HongKong, je suis mort !!